19 novembre 2006

MINI-PREFACE

Deux mois après avoir terminé la première partie de mon livre, je me décide enfin à commencer à le publier en ligne, régulièrement, chapitre par chapitre.

J'attends beaucoup de cette petite expérience que je suis en train de mener. Publier un livre sur un blog est l'occasion pour moi de détecter chez moi un éventuel talent d'écrivain ou de conteur. Celà dit, je pense que l'exercice que je suis en train de faire n'est pas une tâche facile, car j'ai commencé par ce qu'il y a de plus dur à écrire pour un acteur de la littérature contemporaine: Le récit Autobiographique.

19 novembre 2005

Chapitre 1 - My Name IS...

À l'époque où j'écris ces lignes, j'ai pris du recul par rapport à ce que j'ai vécu entre juin 2003, et Mars 2005. Né à Casablanca, Fils de famille bourgeoise en apparence, mais traditionnelle réellement, j'ai eu la chance de continuer à faire mes études en France une fois le Bac en poche.

J'ai toujours été passionné par l'informatique. Mon premier ordinateur était un Commodore 64.
Comme tous les enfants privilégiés de mon age de l'époque, je m'amusais à jouer en branchant mon ordinateur sur la Télévision, mais ce que peu de garçons de mon age faisaient à l'époque, c'est programmer en basic. J'étais tombé par hasard sur une revue d'informatique dans laquelle figuraient quelques centaines de lignes de code, et je m'amusais à programmer mes jeux “basiques” comme le mastermind, le pendu etc... A l'époque, je n'avais pas plus de 7 ans ! Quelques années plus tard, mes parents sont revenus de la Mecque les bras chargés de cadeaux, dont un cadeau très spécial, le dernier MSX ou Sakhr, fonctionnant avec des cartouches et des cassettes à bande. J'étais aux anges de recevoir cet ordinateur intégré dans un clavier et se branchant directement sur la télévision.
Tandis que les autres parents offraient à leurs enfants Atari, les miens avaient choisi une meilleure technologie, et surtout un ordinateur qui ne va pas me transformer en accro des jeux vidéo. J'ai un jour été impressionné en remarquant sur un film, à quelle vitesse la secrétaire tapait sur son clavier de machine à écrire. Je rêvais de devenir comme elle, alors je me suis mis à la frappe. Je tapais mes cours de 5ème sur un éditeur à fond bleu, pendant les vacances, puis à la fin de chaque chapitre, je le sauvegardais sur une cassette dédiée aux cours. Minutieusement, je marquais ce qu'indiquait le compteur lorsque l'enregistrement était terminé, puis le nom du cours associé, de manière à retrouver rapidement le cours que je voulais.

Cet ordinateur m'avais aussi permis de sociabiliser aussi peut soit-il avec certains de mes voisins.
Les mercredis après midi, j'avais le droit d'inviter des amis à venir jouer avec moi à "Nemesis", j'en profitais pour leur montrer mes prouesses de pilote d'avion. Chaque fois que je tenais la manette de jeux, je la conservais plus que tout le monde, et j'étais content de leur montrer jusqu'où je pouvais aller sans faire “Game Over”. Et si je n'aimais pas traîner avec eux au bas d'un des immeubles les plus grands du quartier belvédère de Casablanca, c'est bien pour une raison... Conserver ce privilège, cette compétence inédite.

En Seconde, j'ai eu droit à mon premier ordinateur équipé de Windows un nouvel animal est né ... la souris. Cette dernière apportait un aspect ludique pour appréhender cette nouvelle technologie. J'ai pu découvrir quelles étaient les possibilités offertes par l'informatique. Outre les outils de traitement de texte conventionnels, il était possible de faire des calculs du dessin, de jouer aux cartes, de voir des images, ou explorer le contenu de l'ordinateur. Mon outil préféré était le winfile ou explorateur de fichiers, qui me permettait de naviguer quasiment de manière transparente parmis l'arborescence des fichiers. Cela dit, mon père se rendait compte que cette nouvelle machine me prenait beaucoup de mon temps. Il confisquait le clavier pendant la semaine et me le rendait les week-ends et pendant la première semaine des vacances. Entre nous, j'avais trouvé le moyen de faire fonctionner ma machine sans clavier, et je jouais au Solitaire en cachette.

Depuis la seconde, et jusqu'au bac, j'étais un collectionneur de CDs PC Team. Un commerçant à Derb Ghallef (Marché aux puces de Casablanca) vendait séparément les CDs offerts dans le magazine spécialisé en informatique. Je voulais tous les avoir, à l'époque ils coûtaient 10dhs. Tout mon argent de poche y passait, et mon excitation était grande lorsque je découvrais un logiciel inédit qui permettait de bidouiller son ordinateur, d'écouter de la musique ou d'enregistrer des mouvements de souris. L'ère du piratage de CD n’avait pas encore commencé, les graveurs étaient encore très chers. Lorsque je pouvais me le permettre, j'achetais le dernier jeu de voitures, The Need For Speed et je m'évadais au volant de ma Dodge Viper bleue, dans les paysages de rêve californiens. L'année du Bac, j'étais accro d'un jeu de stratégie qui ne me laissait pas travailler. Red Alert mettait en scène la guerre entre les alliés et les communistes, j'avais trouvé le moyen de booster technologiquement mes unités de combat en modifiant certains fichiers de configuration. Les bobines de tesla, arme fatale et destructrice des communistes ajoutaient dorénavant de l'électricité au lieu d'en supprimer. J'avais même réussi à créer une super unité, un commando qui avait comme arme principale, le rayon électrocutant d'une puissance équivalente à plusieurs milliers de volts de ces bobines. C'était jouissif de pouvoir changer les règles ! Ce jeu a failli me faire rater mon année car à 15 jours du début des épreuves, je courrais encore le risque d'y jouer en cachette.

Une fois le bac en poche, j'étais fin prêt à quitter mon cocon familial vers un nouvel "eldorado", la France !


Paris, 1998
J'ai débarqué à La Maison du Maroc, en cité universitaire, dans le 14ème. J'étais en collocation avec un marocain de 26 ans qui préparait sa thèse et donc, qui avait un ordinateur chez lui ! Gentiment, j'ai obtenu l'autorisation de l'utiliser. Mais vu notre différence d'âge et de mentalité, les choses n'allaient pas être gentilles très longtemps ... très vite, des tensions étaient présentes. Tensions dues principalement à mon manque d'organisation de l'époque, surtout par rapport au fait que j'ai toujours été habitué à être servi, et j'ai mis beaucoup de temps à m'adapter à la vie de débrouillard, ou de Hadeg comme on dit. Plus tard, j'ai pu changer de logement pour aller m'installer dans le 13ème. J'avais réussi à garder le contact avec un ami, venu aussi à Paris faire ses études d'ingénieurs, Mehdi L. très tôt, j'ai reçu une lettre très chaleureuse venant de lui et notre correspondance a commencé.

Pendant ces 3 ans vécus à Paris, je m'étais fais 3 amis, tous issus de mon lycée à casablanca. J'étais en classes préparatoires intégrées dans une école d'ingénieurs privée que j'ai haï au bout de la 2ème année. Le déclic qui m'a convaincu de changer de ville s'est produit à Chambéry. Avec Mehdi, on avait décidé d'aller visiter un très bon ami avec lequel on avait gardé contact, Omar M. Arrivés chez lui, je me suis tout de suite rendu compte de la chaleur des personnes qu'ils fréquentaient, comment il était perçu et apprécié. Il avait du monde chez lui en permanence. Une ambiance vraiment conviviale. J'ai enfin pu me rendre compte que Paris n’était pas la province et qu'il fait bon vivre en Province. De plus, je n'aimais pas vraiment ce que je faisais dans cette école qui m'aurait permis de devenir ingénieur généraliste. Mon truc, c'était vraiment l'informatique. Cette passion s'est très tôt réveillée en moi. Pendant mon temps libre, j'ai appris à faire des sites Internet et des animations.

J'avais même créé un site sur Internet qui m'avait à l'époque rapporté près de 3000 francs juste grâce à la pub que j'y mettais ! C'était à la fois valorisant et gratifiant d'avoir pu profiter de cette
reconnaissance “Internet”.

En 2001, j'ai eu l'opportunité d'aller continuer mes études à Tours.

18 novembre 2005

Chapitre 2 - Un été avec Ninie

Une relation passionnée est toujours ponctuée par des moments de bonheur intenses, mais aussi des disputes intenses. Et cet été était mémorable.

J'avais réussi à décrocher un stage au sein même de mon école d'ingénieurs, pour un client qui voulait que je lui fasse un site internet dynamique. Le stage était à peine encadré, j'étais libre de choisir mes horaires de travail. Il suffisait de faire 35 heures par semaine, et de livrer le logiciel à temps. Je commençais à 9 heures pour finir à 17h30. Je travaillais beaucoup, parfois le soir, avec Virginie ma copine de l'époque. C'était une femme qui s'interessait beaucoup à ce que je faisais. Elle était naturellement curieuse du fonctionnement des programmes que j'écrivais, des méthodes que j'utilisais pour retoucher les photos et les optimiser. Mieux, ça l'interessait de participer lorsque c'était possible. Ninie m'a accompagné tout au long de mon projet. Et c'est de cette manière qu'elle a travaillé avec moi sur la visite virtuelle du lycée pour lequel je faisait le site. Il s'agissait de créer des vues à 360° de lieux particuliers du lycée (bibliothèque, internat, salle des ordinateurs...), il fallait donc assembler entre elles les photos que j'ai précédemment prises sur les lieux. Après lui avoir fait une formation basique à photoshop, je l'ai lancée sur les rails et elle est devenue très vite indépendante. De mon coté, je conçevais l'architecture des pages du site et je programmais les processus de mise à jour. Vers la fin du projet, on devait “remplir” le site internet en y ajoutant le contenu; c'est elle qui s'en est chargée. Bien entendu, on restait en permanence en contact sur internet grâce à MSN, et donc quelquepart, que ce soit virtuellement ou dans la vraie vie, on était toujours ensemble.

J'ai toujours cherché à reproduire le modèle de mes parents. Il y a quelques années, mes parents on créé la société familiale qui nous a fait vivre. Ils travaillaient ensemble et collaboraient de manière professionnelle, tout en vivant à coté leur vie amoureuse et familiale. Je trouve que c'est un bon modèle malgré ses inconvénients. Et inconsciemment, c'est celui que j'ai cherché à reproduire en voulant impliquer Virginie dans mes travaux.

Après le travail, elle venait me rejoindre à mon école, et on allait directement à la piscine où l'on passait au moins 3 heures jusqu'au coucher du soleil. On avait parfois le temps de bronzer ensemble et de passer du temps en amoureux. A la fermeture de la piscine municipale de Tours, on prennait une douche et on revenait chez elle ou chez moi. Au programme de la soirée plateau Télé ou Boulot devant l'ordi, selon les energies et les motivations restantes en stock. Un jour sur deux, et généralement après minuit, on se mettait au lit, et on faisait l'amour avant de nous endormir douillettement dans notre lit une place.

Ce scénario type a duré pendant pratiquement un mois et demi... jusqu'au 25 septembre. Mais à ce moment là, j'étais loin de me douter des conséquences fatales de ce rythme effreiné combinant boulot, sport et manque de sommeil. A partir du 20 septembre, les choses commencaient à s'accélérer à Tours. Les amis étaient revenus, je ne vivais plus tout seul avec Ninie, le jour de la soutenance facultative (mais que j'ai personnellement demandée de faire) approchait à grands pas. A mon grand malheur, le surmenage me gettait.

Parallèlement, j'avais quelques formalités à régler. Un ami m'avait vendu une voiture qu'il avait rammenée pour moi d'Allemagne. Mais j'ai eu beaucoup de problèmes administratifs à cause du fait qu'elle ne soit pas conforme à la norme française. La voiture avait toujours une immatriculation temporaire allemande, et une assurance française périmée. Administrativement, j'étais devant une situation de blocage: je ne pouvais ni l'assurer, ni circuler avec. La procédure voulait que j'emmène à la DRIRE pour la faire certifier aux normes française. Une fois que j'aurai obtenu le certificat de conformité, je pourrait obtenir une carte grise française après quoi je pourrai l'assurer et avoir l'autorisation de circuler avec. Je m'étais mis d'accord avec Khalid pour qu'il viennes à Tours et qu'il m'aide à effectuer ces formalités car la malchance a voulu que le jour où je devais présenter ma voiture à l'organisme de certification était aussi le jour de ma soutenance à l'école !

Khalid et ma mère ne s'entendent pas du tout. Le désaccord a été tel que ça a failli dégénérer à plusieurs reprises. Il lui a proféré des insultes et des menaces par e-mail, et ma mère le considérait comme un ennemi de la famille qui pourrait un jour nous chercher du mal. Pour elle, un jour ou l'autre, il se vangerait sur ce qu'elle a de plus cher au monde, sa progéniture. Je voyais cette attitude comme de la pure paranoïa, mais je n'ai sérieusement commencé à me méfier de ce singulier personnage qu'après avoir appelé ma mère pour lui annoncer ce que je m'appretais à faire. Sa réaction a été à la fois violente, immédiate et terrorisante. Je sentais qu'elle vait perdu le souffle, comme si je venais de révéler qu'un de mes frères s'était suicidé. Telle une louve qui cherchait à protéger ses louvetaux devant un prédateur plus fort, ma mère était impuissante de pouvoir agir car elle était à 2000 km de ses enfants qu'elle pensait en danger.

La réaction de ma mère a peut être beaucoup joué dans ce qui allait se passer par la suite, mais je ne lui impute aucun reproche et je n'ai aucune rancune la concernant.

Khalid est venu un soir, la veille du jour J, vers 21heures. Dans sa mercedes flambante neuve, on s'est rendus chez les Bernabé (des amis à la famille) chez qui j'avais laissé ma voiture pendant l'été. Une image m'a traversé l'esprit à ce moment là. Quelqu'un de mon école qui me verrait dans une voiture comme ça pouvait penser que je suis impliqué dans un réseau de traffic illégal. C'était ma première pensée paranoïque... première pensée d'une longue série...

Après avoir gentillement sociabilisé avec les Bernabé, on s'est excusé et on est repartis en deux voitures. Ninie était avec nous. En route pour la DRIRE! Je n'avais pas le droit de circuler dans ma clio et pourtant, on a couru le risque d'aller faire passer la nuit à cette dernière à coté des locaux où elle se ferait certifier le lendemain. Heureusement, le convoi s'est passé sans encombre, mais mon pic d'adrénaline a eu lieu lorsqu'on a croisé une voiture de police dans le quartier le l'établissement en nous y rendant.

Après un bon sandwich chez le Grec du coin, on est revenus à la residence étudiante pour passer la nuit. Mais la nuit n'était pas encore finie. On a continué à discuter sur la stratégie à adopter le lendemain, et la répartition des tâches pour que tout se passe dans les meilleures conditions. On a fini par aller au lit vers 3h30 du matin.

Le stress n'en finissait pas de monter quelques heures plus tard... Depuis plusieurs jours, je n'avais plus d'appetit, je demandais à Ninie de me faire repas les plus “liquides” possibles. Et même la purée avait du mal à passer. Mon assiette à peine entammée, j'avais envie de vomir et je m'arrêtais immédiatement.

Ma mère m'appelait de plus en plus régulièrement ... elle sentait que quelquechose allait mal, alors je lui ai tout avoué sur ma peur. Désarmée, et ne sachant pas quoi faire, ma mère a pour fâcheuse habitude de faire du bruit autour d'elle pour avoir le maximum de soutien possible. Quelques heures plus tard, j'ai parlé avec une psychologue reconnue au Maroc, qui a tenté de me rassurer, de calmer ma “folie naissante”. On m'a conseillé de bien manger et de prendre une douche bien chaude pour me relaxer, mais c'était bien évidemment plus facile à dire qu'à faire. La douche était un remède dont l'effet cessait lorsque je finissait de me sécher.

Pour moi, tous les professeurs savaient que j'étais l'auteur du site parodique (moustacho), et que c'était l'occasion rêvée pour eux de m'humilier publiquement. Pour moi, non seulement tous les profs seront présents à ma soutenance, mais ils feront tout pour me démontrer mon incompétence et ce, quelquesoit la qualité de ma prestation. Auparavant, mon encadrant de stage avait envoyé un mail à tous les professeurs pour les informer de l'évènement qui se préparait pour l'après midi.

De mon coté, j'avais préparé quelques soutiens : J'ai invité Ninie, mais aussi mes 2 frères Karim et Omar à assister à la présentation que je me préparais tant bien que mal à faire. Je me suis mis en costard-cravate, rasé, j'étais un peu malade et fragile, mais il fallait absolument que j'occulte toutes ces faiblesses. Quelques semaines plus tôt, le directeur de l'école d'ingénieur m'avait fortement invité à faire un travail impécable car ça allait avoir des conséquences sur les relations qu'il entretenait avec le nouveau président de l'université. Ma cliente était sa femme, et il fallait absolument qu'elle soit comblée.

Je suis arrivé sur place une demi-heure avant pour me laisser le temps de me préparer psychologiquement. La présentation avait lieu dans la meilleure salle de l'école. Cette salle était équipée d'un système Hi-tech prenant en charge la présentation sur écran géant, la sonorisation haute fidélité, mais aussi un système de caméras perfectionné prenant en charge l'enregistrement de l'intervenant et la diffusion des présentations sur tous les écrans de l'école. Pendant ma prestation, toute personne présente dans le batiment pouvait voir et entendre ce qui se passait dans cette salle, ce qui ajoutait un stress supplémentaire. Après avoir configuré l'ordinateur et lancé le premier slide de ma présentation, j'ai commencé à faire les cent pas afin de préparer le langage non verbal qui accompagnera mon exposé. Mais je remarquais que la caméra suivait mes mouvements. Lorsque je bougeait à droite, l'objectif se déplacait en même temps. Je me sentais épié. Quelqu'un controlait-il la caméra à distance ? Je m'imaginais que le directeur était présent derrière son écran de contrôle, analysant mon attitude, essayant de deviner ce qui n'allait pas chez moi ce jour là, et priant pour que ma préstation soit convainquante face au client. Mais non ! Tout était automatique! La caméra était munie d'un detecteur de mouvements. Elle était programmée pour suivre les mouvements du présentateur ainsi que ce qui s'affichait sur l'écran géant derrière lui. L'intervenant technique qui m'avais aidé à configurer le site pour qu'il fonctionne sur l'ordinateur de présentation venait me voir de temps en temps. Le stress se lisait sur mon visage. Il a tenté de me calmer et de me rassurer. Il n'arrivait pas à croire que le travail que j'étais en passe de présenter avait été fait en moins de douze semaines.

Un peu plus tard, mes convives étaient venus. J'avais équipé Omar de la caméra numérique que je venais d'acheter sur Internet. J'avais demandé à mon encadrant si c'était possible que je me fasse filmer afin de m'analyser par la suite et de me permettre de perfectionner mon oral. Virginie était ravissante et mes deux frères bien habillés aussi. Mais ce n'était pas mes clients... Quelques minutes plus tard, mes examinateurs se sont présentés. Ils étaient cinq. Ma cliente, la directrice du lycée, mon encadrant, et trois autres professeurs que j'avais fréquentés lors de mes allers retours tout au long de la conception de la solution internet. Je me sentais plus rassuré, car aucun autre prof qui pouvait m'envouloir n'était là.

Bizarrement, la présentation s'est très bien passée. Je ne cherchais pas mes mots, j'étais de plus en plus fier de mon travail au fur et à mesure que je le présentais et je sentais que mes auditeurs étaient intéressés par ce que j'étais en train de leur exposer. Des fonctions exhaustives prenaient en charge des fonctionnalités insoupconnées voire inédites; les vues à 360° des principaux lieux du lycée ont beaucoup plu... Vues sur écran géant, on s'y croyait. Le feedback était positif. Mon exposé a duré 45 minutes. Aucune contrainte de temps n'avait été précédemment négociée, j'ai pu donc insister sur tous les aspects fonctionnels de ma réalisation. Vint alors le moment des questions/réponses. J'ai ouvertement demandé si quelqu'un avait une question, et durant la première minute qui suivait, personne dans la salle n'osait parler. J'allais donc remercier tout le monde quand la directrice prit la parole. Les questions étaient banales, mais je sentais que mes clients tournaient autour du pot pour me dire quelquechose... une demande particulière était en préparation.

La directrice me demanda:
- Donc on admire votre travail, ca a l'air d'être un site internet qui correspond à nos besoins, et apparemment il nous est possible de le mettre à jour sans avoir besoin de compétences techniques, mais nous aimerions que vous assuriez quelques séances de formation.
-
Euh ... oui ... répondis-je ... mais Gratuitement ?

Après avoir dis cette phrase, j'osais soutenir son regard pendant trois secondes en souriant. Elle baissa timidement la tête esquissant un sourire gêné ... j'ai alors enchainé:
- En fonction de mon emploi du temps de la rentrée, j'essayerai de passer dans votre lycée pour assurer les formations, ca ne me pose pas de problème.

Biensur, pour moi il était hors de question que je me déplace pendant plusieurs après midis pour assurer, gratuitement de surcroit, des formations alors que je me dois de faire des révisions pour ne pas rater ma dernière année !

Cet évènement m'a fait oublié ma psychose naissante pendant toute la durée de la présentation, mais dès que je suis sorti de l'école, la pression avait redoublé. Je me sentais de plus en plus oppréssé par une phobie. Comme si j'étais sur qu'une punition quelconque allait tomber alors que objectivement, rien ni personne n'avait de bonne raison de me punir ... sauf dieu peut être ? Avec le recul, et après analyse, je me rends compte qu'avant la présentation, j'attendais une punition. Cette dernière n'étant pas tombée, j'étais toujours en train de l'attendre.

J'ai annoncé à Virginie mon envie de rentrer au Maroc en urgence pour me reposer, car s'il devait m'arriver quelquechose, je préfèrerais encore que ma mère soit à mes cotés. Je cherchais une bonne raison qui pouvait justifier mon départ un peu surprenant, alors qu'on était à 10 jours de la rentrée scolaire. Quelques jours plus tôt, ma cousine m'avait appelé pour m'annoncer son mariage qui devait avoir lieu fin septembre. J'ai jugé que cette raison n'allait pas être valable alors j'ai osé me justifier à mon école avec le fait que ma mère était malade et que je devais absolument rentrer au Maroc.

Lorsque j'ai essayé d'expliquer les raisons qui m'on poussé à prendre cette decision de partir en vacances, mon encadrant m'a immédiatement coupé, il ne cherchait pas spécialement à en savoir plus.

Ma mère avait effecuté une reservation le jour même, il me suffisait de me rendre à l'aéroport de Paris.

Une chance, Khalid n'avait pas encore quitté Tours, il pouvais m'y accompagner en voiture...

16 novembre 2005

Chapitre 3 - Voyage à Casablanca

Khalid est quelqu'un de très serviable. Malheureusement, à cette époque, lui aussi était instable psychologiquement. De plus, notre relation ne reposait plus sur des bases saines, malgré tout ce que l'on a pu construire ensemble lorsque je vivais à Paris. Il s'était violemmentdisputé avec ma mère, au téléphone mais aussi par e-mail. Je n'ai pas pu avoir accès à leur correspondance, mais ma mère m'avait fait lire une lettre d'insultes qu'il lui avait envoyée.

De mon coté, je cherchais à me séparer de lui, mais tout en douceur. Car je savais, par expérience que ce n'est vraiment pas quelqu'un à se mettre à dos.

Fidèle et généreux en amitié, lorsqu'il n'appréciait pas quelqu'un, il le détestait.

Ma mère avait réussi à me transmettre la phobie qu'elle avait de ce personnage. Pour elle, il est la cause unique de mes malheurs. De mon coté, j'était toujours engagé avec Khalid. Je n'avais pas encore pu acquerir la carte grise de mon véhicule et j'étais obligé de coopérer et de garder de bons rapports avec lui.

Un autre défaut de Khalid est que c'est quelqu'un qui ne supporte pas les blancs dans les conversations. Si l'on se met à l'écouter, il n'arrête pas de parler. Expériences personnelles, façon de réfléchir, malheurs, business de voitures, j'ai eu l'occasion de savoir beaucoup de choses sur ce singulier personnage au fur et à mesure que je le fréquentais.

Mais ce jour là, je n'étais vraiment pas en condition de supporter ses discours. On a beaucoup discuté de ma mère (en bien comme en mal). On a parlé de son histoire, son parcours, sa qualité de femme chef d'entreprise, de mère, bref, tout sur ma mère (ou presque). Mon objectif était de lui démontrer que c'est une femme au grand coeur, et qu'il avait tort de se sentir insulté ou traité d'escroc par elle. J'ai eu l'impression qu'il était le seul à avoir connu autant de problèmes dans sa vie, et que dans l'histoire, il était Le bon. Il cherchait peut-être à me mettre de son coté et avait réussi à me monter contre ma mère. De mon coté, je cherchais inconsciemment le substrat qui me permettrait de reprocher des choses à ma mère, car à Casablanca, j'ai l'impression qu'elle est perçue comme la femme parfaite, la mère idéale, la chef d'entreprise engagée et exemplaire. Dans ces conditions, on a du mal à faire mieux que ses parents, et ça a toujours été un objectif pour moi. Une sorte de jalousie envers ma mère prenait racine peu à peu, et cette discussion avec Khalid pendant les 250 km qui séparaient Tours de Paris arrosait abondamment cette mauvaise herbe qui naissait en moi.

Mon vol avait lieu à 7 heures du matin mais on a dormi entre 2 heures et 4h30 du matin pour être à l'aéroport avant 5 heures 30.

Le vol s'est bien passé, arrivé à l'aéroport, ma mère était là...


On prit la route vers la maison sans trop discuter. Elle était fachée contre moi car j'avais repris contact avec Khalid, et je ne cherchais pas à me justifier. Après tout, j'ai le droit de choisir mes amis même si elle ne les appréciait pas.

Arrivé à la maison, toute la famille était là. Ils étaient venus de fès pour assister au mariage de ma cousine, tout le monde était sur le pied de guerre pour organiser la fête. A la tête de l'équipe, ma mère. A peine le pas de la porte du garage franchie, mes tantes et cousines réunies m'ont adulé en youyous et autres ovations. Accueilli comme un héros, on aurait dit que je venais d'obtenir mon diplôme avec mention... ce n'étais pas encore le cas. Ma mère a encore du donner une importance démesurée à la presentation que je venais de faire quelques jours auparavant.

Je ne me sentais plus chez moi. Mon petit frère Mohammed habitait ma chambre, je n'avais pas le temps de retrouver mes repères tellement il y avait de monde dans ma maison. Je me sentais vraiment comme un hôte à qui on confiera une chambre pendant sa semaine de passage à Casablanca.

Il y avait des cousins partout, les hommes étaient de sortie, faisaient les courses de dernière minute, effectuaient des reservation pour les groupes de musique qui défileront pendant la nuit du mariage. Les femmes étaient dans les cuisines, dans la salle à manger en train de confectionner les petits cadeaux ou les gâteaux qui seront distribués aux invités. Ma mère supervisait les tâches de mes tantes qui n'hésitaient pas à venir la consulter pour lui demander son avis.

Délaissé, quelques minutes plus tard, je montai dans ma chambre, démoralisé, détruit ...

Mon cousin venait me visiter de temps en temps, mais on n'avait rien à se dire. On faisait définitivement partie de deux mondes qui ne se rejoindraient pas. Lui dans sa mentalité marocaine, moi dans ma mentalité mixte, mitigée, sans identité propre à un pays ou à une culture. Je ne me sentais plus aussi marocain que lui, mais je ne le regrettais pas.

J'avais du sommeil à rattrapper. Ca faisait plusieurs nuits que je dormais moins de 4 heures par nuit. De toute façon, pendant les périodes où je fréquentais Khalid c'etait toujours comme ça. J'avais perdu beaucoup de poids. Je pense même que je n'ai jamais été aussi mince. Mon corps voulait crier haut et fort ma maladie, mais il fallait la masquer... du moins jusqu'à après demain, le temps que la cérémonie de mariage se passe bien et que tous les convives venus de fès repartent chez eux. Je suis rentré dans ma chambre, j'ai fermé les volets, et je me suis endormi ... jusqu'au soir. On a voulu venir me réveiller pour le déjeuner, sans succès.

Au reveil, la maison bouillonnait toujours. Cette fois ci, les hommes étaient revenus, les cousins de mon age aussi. Ils étaient en train de rassembler leurs affaires pour s'habiller. J'ai alors décidé de presser le pas pour ne pas être en retard. Après avoir pris une douche, je rejoignis mes cousins qui étaient en train de s'habiller dans la chambre de Karim mon frère cadet. J'avais toujours mon camescope numérique, il fallait que je le teste et que je le configure avant de descendre pour filmer la cérémonie. Je l'ai donc placé sur la télévision, sur l'ordinateur j'ai lancé de la musique Shikhat populaire marocaine et on a commencé à s'habiller en se dandinant sur ces rythmes lents et temporisés. Instant de délires avec mes cousins, strip-tease filmés et autres déconnades. Il fallait se défouler un peu car une fois descendus tout le monde devait être sage. Mon cousin imad, était habillé tout en noir, très élégant, le costume lui allait à merveille. Anas, autre cousin de ma génération avait sorti de son emballage sa meilleure chemise quant aux plus jeunes, leurs mères avaient déjà fini de les habiller.

Ce soir, on allait célébrer le mariage de ma cousine Dounia et de son mari Mustapha...

15 novembre 2005

Chapitre 4 - Le mariage de ma Cousine

Ce n'était pas la première fois que l'on prêtait notre maison pour un mariage. Si dans d'autres pays comme la France les salles de fêtes étaient de rigueur, au Maroc, elles passaient en dernière option. Cela doit faire maintenant 13 ans qu'on habite notre villa de 2000 m². Ma mère a du être sollicitée plus d'une dizaine de fois. Lorsqu'il s'agit de famille proche, c'est politiquement incorrect de refuser. En demandant la maison à Mme Récamier, on lui confie aussi (et de manière indirecte), la gestion de l'organisation de la cérémonie: A quelle heure le thé devra être servi ? Qu'en est-il des repas ? Doivent-ils être copieux, ou des amuses-gueule suffisent ? Dans quel ordre la mariée devra-t-elle porter les sept tenues qui représentent chaque région du Maroc ? Bref, tout un tas de questions que seule une personne raffinée et expérimentée sera en mesure de gérer.

Mme Récamier a été surnomée Mme Récamier par l'un de ses amis pour sa qualité à recevoir ses convives, à chanter Oum Kalthoum ou à animer des débats et des conférences. Son charme et son naturel comblait ses convives.

Au Rez de chaussé, les musiciens mettaient en place leurs instruments, configuraient la sono et faisaient les premiers tests. Dans la cuisine, au sous-sol, le traiteur préparait verres et couverts, les femmes préparaient et décoraient les plats géants d'amuse gueule qui allaient faire le tour des invités tout au lont de la cérémonie, le chauffeur faisait les derniers allers retour pour chercher les ingrédients manquants à un mariage réussi.

A 21 heures 30, les invités commencaient déjà à arriver. Mes oncles et la mère de ma cousine, tante Naima les accueillaient à l'entrée. Muni de mon camescope, je voulais tout filmer dans les moindres détails. Ce mariage était l'occasion pour moi de revoir tous les membres de la famille. Les convives défilaient, certains avaient disparu de la circulation depuis plusieurs années, d'autres depuis le dernier mariage officiel. Les personnes dans ce cas passaient un peu plus de temps que les autres à congratuler la mère de la jeune mariée, la file de personnes s'allongeait devant la porte d'entrée de la maison.

Les premières musiques annoncaient une soirée réussie. Les fauteuils du salon principal se remplissaient peu à peu. Le clivage entre hommes et femmes se faisait de moins en moins sentir dans les cérémonies modernes de mariage marocain, mais on voyait déjà des communautés qui se formaient. Il y avait le cercle des enseignants et professeurs dans le salon marocain, les hommes d'affaires occupaient le salon en cuir et les femmes se réunissaient sur les fauteuils à fleurs avoisinant la porte d'entrée, lieu stratégique pour épier les entrées/sorties.

Une heure plus tard, il fallait garder sa place pour rester assis. Tous les salons étaient remplis. On ramenait des chaises pour les retardataires, on les plaçait comme on pouvait. Au loin, se rapprochait une mélodie traditionnelle... des voix, des claps de mains, des taarijates, des bendirs, les longues trompettes en cuivre des neffars annoncaient l'arrivée du jeune marié et de sa famille proche. Le bruit se faisait de plus en plus présent, le groupe de musique officiel présent au rez de chaussée finit sa chanson juste avant l'entrée du mari. Tout le monde s'enthousiasmait et s'impatientait de voir comment il était habillé, était-il bien habillé ? est ce que c'est un mec bien pour elle ou est-ce qu'elle est assez bien pour lui ? ... le voyant, ils commencèrent à applaudir en rythme avec le groupe marrackhi qui mettait le feu aux poudres, dans une ambiance dansante et très joyeuse, ponctuée par les youyous des femmes, les jeux de claps collectifs et par les sons des trompettes annonciatrices de l'arrivée du Mari.

C'était le moment de la hdia, ou le cadeau du mari à sa femme. Sur un plateau de bronze orné de coussins blancs et surmonté d'un couvercle sous forme de cloche, on pouvait voir les bijoux que le mari ramenait à sa femme en cadeau... Des bagues ornées de diamants, des boucles d'oreille, un collier, une ceinture dorée et deux louis d'or, héritage du protectorat Français, composaient la Hdia à dounia.

Intimidé par cette mascarade traditionnelle, le mari avait perdu une partie de sa prestance et paraissait gêné de rentrer pour la première fois, dans cette maison qu'il ne connaissait pas et dans laquelle il allait se marier... Il lui fallait le temps de s'habituer à ces nouveaux lieux, prendre ses repères par rapport aux convives qui avaient leurs regards tournés vers lui, et supporter la lumière éblouissante des caméras immortalisant l'évènement... Difficile de sourire avec sincèrité dans ces conditions. Avancant lentement dans l'étroit couloir formé par les sièges ajoutés, sur lequels étaient assis les invités, mustapha se dirigeait vers son “trône”, sa femme allait arriver sous peu...

A peine assis, le groupe marakchi conclut habillement sa prestation, et le groupe de musique officiel enchaina avec la chanson officielle faisant l'éloge du mari.

Quelques dizaines de minutes plus tard, pendant que les musiciens faisaient une pause, on entendit le selam des Neggafates annonciateur de l'arrivée de la jeune mariée. Tel un appel à la prière, cet éloge accapella réclamait l'attention de l'assistance dont le regard se dirigeait vers la porte d'entrée... Les musiciens s'armèrent de leurs instruments, et guettaient patiemment la moment où la mariée franchirait le pas de la porte ... Après quoi ils allaient chanter la célèbre louange à la jeune mariée : "Alf hnia ouehnia ya laalla, Aroussa fel Ammaria, ya lalla !"

La mariée arrivait dans sa Aammaria, un trône orné de brillants surélevé par des porteurs. Les musiciens entamèrent la chanson de la mariée. Cette dernière faisait des signes délicats de la main pour saluer la foule qui l'acclammait, en tentant de garder tant bien que mal son équilibre. Les porteurs étaient élégamment habillés et tels des cavaliers d'antant, étaient équipés du célèbre sabre arabe, le menjel. A la fin de la chanson, ils déposèrent délicatement le trône et la mariée qui étaient assez impatiente de sortir pour rejoindre son mari sur le trône conjugal, au milieu du salon marocain.

Derrière ma caméra, je n'ai rien raté de ces évènements.

Dounia en plus d'être ma cousine préférée, était mon Amour d'enfance. Lorsque j'étais au CP, je lui écrivais des mots d'amour sur des petits papier colorés que je découpais soigneusement en forme de coeur. Tante Naima garde toujours ces petits mots d'amour pleins de fautes d'orthographe, elle m'a dit qu'elle ne les donnerais à ma femme lorsque que je me marierai... inchallah !

Dounia n'a jamais oublié mon anniversaire. Mon premier parfum, mon premier rasoir, et mon premier après-rasage étaient des cadeaux qu'elle m'avait offerts. Bref, on s'adore toujours autant aujourd'hui.

Le mariage marocain est l'occasion de faire des rencontres avec les jeunes célibataires de son âge. C'est l'un des seuls évènements où les filles peuvent “se débrider” en se défoulant dans des mouvements de danse traditionnelle. Que ce soit sur une musique plutot posée, sur laquelle il fallait montrer sa nekhoua ou sa grande prestance ou sur une musique entrainante, chacune des célibataire veut montrer qu'elle est la plus belle femme célibataire de la soirée. Toutes lançaient un même message: “Je suis disponible, viens me cueuillir”. Je me souviens particulièrement de deux soeurs appartenant à la famille maternelle de mon cousin. Ghizlaine et Najoua. Najoua, la plus jeune était venue à la cérémonie avec son fiancé. En discutant avec mon cousin, il me dit que Ghizlaine était plutot jalouse de sa petite soeur qui avait réussi à “décrocher un mari” alors qu'elle était la plus jeune. Pourtant, toutes deux sont jolies, cultivées et très compétentes dans le monde professionnel. Et Ghizlaine avait l'air en recherche, ce qui me confirma les dires de mon cousin.

Cette remarque eut une conséquence sur mon équilibre mental que nul ne pouvait prévoir ... on cherchait à me marier...